Pour leur première apparition au Mans, les jeunes R15 Plus ont triomphé d'un clan Peugeot en totale déroute: victoire, triplé mais aussi record du nombre de tours. La marque allemande signe un cru 2010 exceptionnel.

Insolente jeunesse ! Certains leur avaient promis l'enfer dans la Sarthe, quelques mois seulement après leur naissance tardive dans les bureaux d'Ingolstadt. Croquées même par des Peugeot rôdées et tellement plus rapides en qualifications. Et pourtant, c'est le scenario que personne n'attendait qui s'est produit ce week-end aux 24 Heures du Mans. Les Audi ont tourné comme des horlogeries suisses sans connaître le moindre pépin technique ou presque et des Peugeot qui, même plus rapides, se sont toutes cassées les dents sur le tracé manceau. On attendait un triomphe français pour confirmer la victoire en 2009, Audi s'est offert un inattendu et magistral triplé.

L'hécatombe des Peugeot

Battues à plates coutures en début de course samedi après midi, les Audi R15 Plus ont su faire le dos rond en misant sur leur fiabilité et en espérant les défaillances des Lionnes. Celles-ci sont vite survenues dans une course menée à train d'enfer sur une piste sèche. Avec un premier abandon pour la 908 n°3 de Sébastien Bourdais suite à une casse de la suspension avant droite. Qu'importe ! La n°1 d'Alexander Wurz assurait le relais en tête de la course lorsqu'en fin de soirée, un alternateur lâchait et faisait perdre treize minutes et plusieurs places à l'équipage. Une nouvelle fois, Peugeot sauvait la mise, grâce à la n°2. La dream team tricolore du trio Sarrazin-Minassian et Montagny reprenait le flambeau à la première place, épaulée par la 908 du team Oreca-Matmut, deuxième durant une bonne partie de la nuit. Jusqu'à ce changement non prévu du train arrière qui la faisait dégringoler au 7e rang.

Audi mise sur la fiabilité

Une cascade de pépins qui profitait aux Audi, régulières et de plus en plus rapides, attendant sagement leur heure en deuxième (n°9) et troisième (n°8) positions (la n°7 avait perdu du temps en s'accrochant avec une BMW assez rapidement). Et ce qui devait arriver arriva. A 07H03 précisément, Franck Montagny était trahi par le moteur de son bolide. C'en était trop pour Peugeot qui se retrouvait pour la première fois en position de chasseur derrière la n°9 et la n°8. Troisième, à deux bons tours de la tête de la course, la dernière Peugeot officielle (n°2) recevait la consigne de tout donner, quitte à casser la mécanique, pour aller chercher les Allemandes. Wurz, Gené et Davidson s'exécutaient, enchaînant les chronos rapides, et parvenaient même à reprendre la deuxième place lorsqu'à mi-journé,e dimanche, le V12 français rendait l'âme. Le tapis rouge était déroulé pour Audi qui trustait alors toutes les places sur le podium.

Le record de Porsche tombe

Et Peugeot buvait le calice jusqu'à la lie lorsque la dernière voiture engagée, celle d'Hugues de Chaunac et de son team Oreca, dans un dernier baroud d'honneur à la quatrième place, explosait son moteur à Arnage. Quatre Peugeot engagées et quatre abandons. Olivier Quesnel ne pouvait retenir des larmes devant un tel fiasco. Après le triomphe de 2009, le patron de Peugeot Sport touchait le fond mais promettait de revenir en 2011 avec une nouvelle voiture. Pendant ce temps, Audi s'offrait une magistrale victoire avec la n°9 du trio Romain Dumas, Mike Rockenfeller et Timo Bernhard mais aussi un somptueux triplé avec la n°8 et la n°7. Que rêver de mieux ? Un record bien sûr ! Il n'y avait qu'à demander, Le Mans en regorge. La marque allemande se gavait un peu plus en effaçant des tablettes le record du nombre de tours établi par Porsche en 1971. Oubliés les 392 boucles couvertes cette année là, la toute jeune R15 du Dr Ullrich en avalait 397 ! Et son appétit ne fait peut-être que commencer.

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